

💻 La dictature du « Cloud » ou l’art de ne plus rien posséder

Par Jules Masterix
Nous sommes en 2025. Savez-vous ce qui est vraiment « notre » ? Non. Nous vivons dans la grande ère de la location déguisée. On n’achète plus un logiciel, on paie un abonnement. On n’a plus une bibliothèque musicale, on a un accès révocable à des millions de chansons. Bienvenue dans la dictature du Cloud, ce nuage mystique qui promet la liberté et nous offre la dépendance.
Jadis, on installait un programme sur un CD, il était à nous, gravé dans le marbre (ou du moins le plastique). Aujourd’hui ? Tout flotte. Votre album photo est chez Big Tech A. Votre suite bureautique est hébergée chez Big Tech B. Et si l’un d’eux décide que vous avez enfreint une clause, ou simplement qu’il est temps de faire monter les prix de 20 % ? Clac. Le robinet est coupé. Votre vie numérique s’évapore.
Le Cloud est présenté comme l’ultime confort : ne plus s’encombrer. Mais c’est surtout la promesse que vous ne possèderez plus jamais rien, que votre accès à votre propre confort et à vos propres souvenirs est soumis au bon vouloir d’un serveur situé à 5000 km, géré par un algorithme sans âme.
Les Maîtres des Portes et le Prix Caché de l’abonnement
Le grand mensonge du Cloud, c’est sa gratuité apparente. On nous offre quelques giga-octets, juste assez pour nous accrocher. Puis, quand notre vie est irrémédiablement ancrée dans leur écosystème, les portes se ferment. L’accès aux outils de création, de collaboration, et même à nos propres données de santé ou de finances, devient conditionné par un versement mensuel.
Ce n’est plus un paiement pour un produit ; c’est une rançon perpétuelle pour l’accès. Et attention, si vous décidez d’arrêter l’abonnement ? Vos fichiers peuvent devenir illisibles, inaccessibles, ou simplement disparaître derrière un mur de termes et conditions que personne ne lit. Le confort a un prix, et ce prix est la perte de notre souveraineté numérique. Nous sommes les serfs du XXIe siècle, attachés à la terre fertile des serveurs qui ne nous appartiennent pas.
Mon confort personnel a été brutalement interrompu quand j’ai eu besoin de récupérer un vieux document stocké en ligne et que le service avait mystérieusement « mis à jour » son interface, me demandant de valider une licence avec un smartphone que je n’utilisais plus. Le Cloud n’est pas un lieu de stockage. C’est un gardiateur zélé de votre patrimoine, avec la clé qu’il peut vous retirer à tout moment.
Mon conseil, utilisateurs d’ordinateurs et de multimédia ? Sauvegardez en dur. Oui, avec un bon vieux disque externe. C’est la seule chose qui vous appartient encore vraiment.

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