Le syndrome de la M.A.J.

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Le syndrome de la M.A.J. et l’Obsolescence Programmée

Par Jules Masterix

On nous vend la technologie comme un investissement. Une machine puissante, un appareil qui va durer. Mensonges ! Nos appareils sont en réalité des consomptibles de luxe avec une date de péremption soigneusement cachée dans le code.

Je l’appelle le Syndrome de la Mise à Jour (M.A.J.). Vous avez un ordinateur qui fonctionne parfaitement. Il lance vos applications, il se connecte à Internet, il fait le café (presque). Et puis, un jour, la fenêtre fatidique apparaît : « Une mise à jour critique est disponible. Installez-la immédiatement, ou le monde explosera. »

Vous acceptez, bravement. Et c’est là que le charme se brise. L’appareil, qui était alerte et réactif, devient subitement lent. Le logiciel flambant neuf, conçu pour les machines de demain, pompe toute la mémoire de votre machine d’hier. L’interface change, déplace les boutons que vous utilisiez par automatisme, et vous devez tout réapprendre.

La Mise à Jour comme Stratégie de Vente et d’Obsolescence Programmée

Est-ce que cette M.A.J. vous apporte une fonction absolument vitale ? Non. Elle vous apporte l’insatisfaction. Elle transforme un outil fonctionnel en un lourd fardeau qui vous crie : « Achète-moi mon successeur ! Je suis trop vieux pour ce monde merveilleux de nouveautés inutiles ! »

C’est l’obsolescence programmée 2.0. On ne fait plus tomber en panne la pièce maîtresse ; on sature le système par le logiciel. Il n’y a plus de compatibilité en amont. Votre vieux téléphone ne peut pas faire tourner l’application de sécurité bancaire à jour. Votre vieille tablette ne peut plus télécharger la dernière version du traitement de texte. Vous êtes exclus de la vie numérique active non pas parce que votre matériel est cassé, mais parce que son logiciel a été délibérément abandonné.

Le confort, c’était la fiabilité. Le confort, c’était la pérennité. Aujourd’hui, on nous promet la « sécurité » et les « nouvelles fonctionnalités » comme carottes, mais le bâton est la lenteur et la complexité forcée. La seule véritable mise à jour critique que nous recevons est le rappel constant que notre matériel est dépassé, justifiant ainsi le prochain achat. Et pour notre confort, on nous oblige à acheter un nouveau joujou, perpétuant ainsi le cycle infernal du gaspillage numérique.

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